Mycobacterium tuberculosis

Mycobacterium tuberculosis est l’agent de la tuberculose1. Comme les autres mycobactĂ©ries M. tuberculosis est un bacille aĂ©robe non sporulĂ© dont la paroi est très riche en lipide ce qui confère Ă ces bactĂ©ries une rĂ©sistance Ă la dĂ©contamination et une rĂ©sistance aux acides. Cette rĂ©sistance aux acides des mycobactĂ©ries est importante pour 2 raisons. D’une part elle est utilisĂ©e en microbiologie diagnostic pour colorer de manière diffĂ©rente les mycobactĂ©ries par exemple par la coloration dĂ©crite par Ziehl. Cette coloration va colorer les mycobactĂ©ries en rose et contre colorer en bleu toutes les autres bactĂ©ries et les cellules humaines Ă©ventuellement prĂ©sentes dans l’échantillon clinique grâce Ă une dĂ©coloration Ă l’acide sulfurique. La deuxième raison pour laquelle l’acido-rĂ©sistance des mycobactĂ©ries est importante c’est qu’elle leurs confèrent une capacitĂ© Ă rĂ©sister au pH acide de l’estomac, ce qui explique que l’on peut retrouver des mycobactĂ©ries vivantes et cultivables si l’on prĂ©lève du suc gastrique. De plus, ceci explique Ă©galement que certaines mycobactĂ©ries causent des infections sĂ©vères au niveau du colon (colite).Â
La tuberculose
La tuberculose1 a été décrite pour la première fois en 1839 et sa nature de maladie contagieuse a été démontrée en 1865 déjà par Villemin chez des lapins. Ce n’est qu’ensuite que le bacille2 causant la tuberculose a été décrit en 1882 par Robert Koch.
La tuberculose infecte environ 1,7 milliard de personnes de par le monde aujourd’hui ce qui entraine environ 1 million de décès chaque année. La répartition de cette maladie n’est pas homogène, touchant principalement les pays d’Afrique et les pays de l’Est, où la maladie est très fréquente, touchant plus d’une personne sur mille dans certaines régions.

La tuberculose est un bon exemple de maladie chronique pour laquelle on diffĂ©rencie le stade « infection » (absence de symptĂ´mes) du stade « maladie » (prĂ©sence de symptĂ´mes). En effet, bien qu’un tiers de la population mondial soit infectĂ© par le bacille de Koch, seulement environ 5% des sujets infectĂ©s dĂ©velopperont une maladie symptomatique au cours de leur vie. Le risque de dĂ©velopper une maladie symptomatique chez les patients immunosupprimĂ©s est plus importante puisqu’ils auront une probabilitĂ© de l’ordre de 5% par annĂ©e. Rappelons que cette maladie est très contagieuse, et ce particulièrement lors de formes pulmonaires cavitaires, puisqu’une quantitĂ© importante de bacilles2 se retrouve alors dans l’expectoration (plus de 108 bactĂ©ries par ml). La maladie peut toucher Ă©galement de nombreux autres organes et se localise volontiers au niveau des os, notamment au niveau de la colonne vertĂ©brale oĂą elle cause une infection chronique appelĂ©e « mal de Pott ». Cette infection chronique de la colonne vertĂ©brale peut induire des dĂ©formations sĂ©vères de la colonne.Â
Le diagnostic de la tuberculose peut se faire par microscopie soit par la coloration de Ziehl ou par coloration par fluorescence (auramine rhodamine). Cette coloration fait apparaĂ®tre les bactĂ©ries d’une couleur fluorescente. Que ce soit la coloration de Ziehl ou d’auramines le principe est le mĂŞme puisque l’on se base sur la rĂ©sistance Ă la dĂ©coloration suite Ă l’exposition Ă des acides forts. A part la microscopie il est Ă©galement possible de dĂ©tecter les mycobactĂ©ries par culture sur des milieux solides ou en bouillon. La PCR est une alternative de plus en plus utilisĂ©e en raison de sa meilleure sensibilitĂ© par rapport Ă l’examen direct et Ă son temps de rendu de rĂ©sultat court par rapport Ă la culture.Â
Traitement
La tuberculose se traite généralement par une trithérapie ou quadrithérapie dans le but d’éviter le développement de résistance aux médicaments antituberculeux. Le traitement est prolongé (plusieurs mois). Un vaccin a été obtenu dès 1921 suite à de nombreux passages en culture. Ce bacille de Calmette et Guérin, de virulence atténuée3 a permis de limiter la dissémination de cette maladie malgré une efficacité vaccinale imparfaite.
