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Coronavirus

Des virus couronnés

Les coronavirus sont des virus ARN enveloppĂ©s avec une capside1 hĂ©licoĂŻdale2. La taille du gĂ©nome est de l’ordre de 20’000 paires de base et le virion3 est d’une taille d’environ 120nm. Les coronavirus exposent sur leur enveloppe une protĂ©ine appelĂ©e « Spike » qui leur confĂšre une apparence de couronne en microscopie Ă©lectronique expliquant leur nom, « coronavirus ».

Il existe diffĂ©rentes espĂšces de coronavirus. Les coronavirus humains saisonniers (HCoV) reprĂ©sentent en Europe la deuxiĂšme cause de rhume aprĂšs le rhinovirus4. Bien que frĂ©quents, ils sont peu dangereux. Inversement, le virus du SARS (SARS-CoV-1), l’agent de la maladie Covid-19 (SARS-CoV-2) et le virus causant le syndrome respiratoire aigĂŒe du Moyen-Orient (MERS-CoV) peuvent se rĂ©vĂ©ler dangereux pour l’ĂȘtre humain, puisqu’ils peuvent tous les trois conduire Ă  une dĂ©tresse respiratoire secondaire Ă  une pneumonie virale.

La pandémie de SARS-COV-2

Le SARS-CoV-2 a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans la rĂ©gion de Wuhan en Chine en dĂ©cembre 2019. Il cause le plus souvent une infection asymptomatique ou un syndrome grippal caractĂ©risĂ© par de la fiĂšvre, des myalgies, des arthralgies, une fatigue importante et parfois des troubles du goĂ»t (dysgueusie5) ou de l’odorat (anosmie6). Il cause malheureusement trop souvent une atteinte respiratoire majeure avec une pneumonie virale bilatĂ©rale nĂ©cessitant une administration d’oxygĂšne et parfois une ventilation assistĂ©e en soins intensifs. Il peut causer aussi un Ă©tat hyperinflammatoire et hypercoagulable Ă  l’origine de thromboses veineuses7 ou d’embolie pulmonaires8. La maladie se caractĂ©rise aussi de complications tardives (vasculite cutanĂ©e, atteinte cardiaque, mĂ©ningoencĂ©phalite, 
). 

En raison de sa haute contagiositĂ© (taux de reproduction effectif « Re » de environ 3), il a Ă©tĂ© Ă  l’origine d’une pandĂ©mie mondiale en 2020 qui a nĂ©cessitĂ© le confinement de la population afin de limiter la surcharge observĂ©e dans les hĂŽpitaux du monde entier.

Tests diagnostiques

Le diagnostic de la maladie peut se faire par RT-PCR9 dĂ©tectant l’ARN dans diffĂ©rents types d’échantillons (prĂ©lĂšvement de bouche, nasopharyngĂ©, oropharyngĂ©, sĂ©crĂ©tions respiratoires, 
). Le diagnostic par des tests immunochromatographiques10 (dĂ©tection des antigĂšnes) est Ă©galement possible mais avec une sensibilitĂ© de l’ordre de 1’000 fois infĂ©rieure. En effet, si la limite de dĂ©tection de la PCR est de l’ordre de 100 copies par ml, celle des tests antigĂšnes n’est que de l’ordre de 100’000 copies par ml.

La sĂ©rologie11 permet de dĂ©tecter des anticorps dirigĂ©s contre diverses protĂ©ines du virus dont la nuclĂ©ocapside (anti-N) et la Spike (anti-S). Les personnes infectĂ©es prĂ©sentent environ 10 Ă  15 jours aprĂšs l’infection une apparition d’anticorps anti-S et anti-N. Les personnes vaccinĂ©es ne prĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement des anticorps que contre la protĂ©ine S, car cette protĂ©ine est la clef qui permet au virus d’entrĂ©e et les vaccins sont conçus pour induire la production d’anticorps neutralisants12 l’entrĂ©e du virus dans les cellules grĂące Ă  des anticorps anti-S.

Le sequençage des génomes du virus permet de caractériser précisément quel variant a infecté un patient donné et permet :

  1. de confirmer des transmissions entre 2 individus,
  2. de confirmer des infections prolongĂ©es par un mĂȘme virus (parfois pour plus de 2 mois chez des individus immunosupprimĂ©s) et
  3. de vérifier si un patient reinfecté ou infecté malgré un vaccin présente un variant13 particulier.

D’origine zoonotique

Comme beaucoup d’autres maladies infectieuses, le coronavirus est d’origine zoonotique et plusieurs animaux ont Ă©tĂ© incriminĂ©s comme de possibles rĂ©servoirs ou vecteurs (pangolins, visons, chauves-souris, 
).

TrĂšs contagieux

L’épidĂ©mie se transmet particuliĂšrement rapidement lorsqu’une personne prĂ©sente une charge virale particuliĂšrement Ă©levĂ©e (superspreader14). Environ 30% des personnes Ă©tant asymptomatiques et bien que la charge virale soit en moyenne 100 fois plus basse chez les personnes asymptomatiques, de grands rassemblements ont Ă©tĂ© Ă  l’origine de flambĂ©es Ă©pidĂ©miques extrĂȘmement rapides dans les premiers mois de l’annĂ©e 2020. Ainsi par exemple, une large dissĂ©mination peut survenir lors de grands rassemblement et notamment lorsque les gens chantent et crient Ă  tue-tĂȘte comme dans les stades de football ou autour des patinoires de hockey ou lorsque les gens chantent dans un chƓur. Notons que la transmission du virus peut ĂȘtre Ă©galement facilitĂ©e par la promiscuitĂ© dans les trains, mĂ©tros ou autres transports publics. La transmission dĂ©pend non seulement de la charge virale au niveau des voies aĂ©riennes supĂ©rieures mais Ă©galement au niveau pulmonaire. Ainsi, un patient symptomatique qui tousse doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme possiblement contagieux mĂȘme si les RT-PCRs au niveau des voies aĂ©riennes supĂ©rieures montrent des charges virales relativement basses.

Des vaccins

DĂšs la fin de l’annĂ©e 2020, des vaccins ont Ă©tĂ© disponibles qui ont permis de vacciner en quelques mois un nombre consĂ©quent de gens, permettant progressivement de contrĂŽler l’épidĂ©mie et rĂ©duire les mesures prĂ©ventives. Ces vaccins devront ĂȘtre probablement ajustĂ©s au cours des annĂ©es futures selon l’émergence de variants13, comme c’est le cas pour d’autres virus ARN.